Si vous souffrez de polyarthrite rhumatoïde, réfléchissez à deux fois à ce qui entre dans votre verre. En soi, il n’y a pas de problème avec des quantités modérées d’alcool si vous souffrez de polyarthrite rhumatoïde. Le problème survient lorsque vous prenez certains médicaments.

Comprendre la polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune incurable. Elle survient lorsque le système immunitaire de l’organisme attaque par erreur la paroi des articulations, appelée liquide synovial.

L’attaque provoque la libération par le liquide synovial de produits chimiques qui irritent les nerfs, causent de la douleur et endommagent le liquide synovial, les ligaments, le cartilage et les os.

Les attaques de polyarthrite rhumatoïde surviennent périodiquement. Dans ce cas, les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde peuvent avoir des articulations enflées qui sont chaudes et douloureuses au toucher.

Les mains, les pieds et les poignets sont généralement touchés, mais toute articulation et même certains organes peuvent en souffrir. Les crises de polyarthrite rhumatoïde peuvent également causer de la fatigue et une faible fièvre.

Médicaments sur ordonnance et alcool

Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde nécessite généralement des médicaments sur ordonnance. Le plus commun est appelé méthotrexate. Il s’agit d’un antimétabolite qui aide à réduire l’inflammation et la progression de la polyarthrite rhumatoïde.

Les médecins vous conseillent d’éviter complètement la consommation d’alcool si vous prenez du méthotrexate. En effet, le méthotrexate peut augmenter le risque de toxicité hépatique, et la consommation chronique d’alcool peut augmenter le risque de toxicité hépatique et potentiellement de cirrhose. La combinaison de l’alcool et du méthotrexate est donc particulièrement mauvaise.

Le léflunomide (Arava) peut aussi être dangereux si vous buvez de l’alcool pendant la prise du médicament. En moyenne, on sait qu’il présente un risque légèrement plus élevé de toxicité hépatique que d’autres médicaments.

En revanche, l’adalimumab (Humira) ou l’étanercept (Enbrel) peuvent généralement être utilisés en toute sécurité chez les personnes qui consomment des quantités modérées d’alcool.

Médicaments en vente libre

Même une consommation modérée d’alcool n’est pas conseillée aux personnes qui prennent des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en vente libre pour traiter la douleur et l’inflammation de la polyarthrite rhumatoïde. L’ibuprofène (Advil) et le naproxène sont des exemples de ces médicaments.

L’utilisation à long terme de ces médicaments est associée à des risques pour la santé tels que l’inflammation de l’estomac, les saignements d’estomac, les ulcères, les problèmes rénaux, l’hypertension artérielle et les crises cardiaques. Ces risques augmentent si vous consommez de l’alcool avec ces médicaments.

Autres considérations

La consommation d’alcool peut contribuer à d’autres complications de la polyarthrite rhumatoïde. Par exemple :

  • Troubles du sommeil. Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ont souvent de la difficulté à dormir. La consommation d’alcool, même en petites quantités, peut également entraîner un sommeil de mauvaise qualité, ce qui peut aggraver les troubles du sommeil des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.
  • Dépression. La polyarthrite rhumatoïde et la dépression surviennent souvent en même temps. La consommation d’alcool peut aggraver les symptômes de la dépression.
  • Ostéoporose. La polyarthrite rhumatoïde augmente le risque de développer l’ostéoporose, une maladie caractérisée par des os fragiles. Une consommation excessive d’alcool est également liée à l’ostéoporose. La consommation d’alcool peut aussi augmenter le risque de chutes, ce qui augmente le risque de fractures lorsqu’on a des os fragiles.
  • Maladie cardiaque. La consommation excessive d’alcool peut favoriser l’apparition de maladies cardiaques. Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde présentent des risques plus élevés de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. La consommation d’alcool peut donc aggraver ces risques.

Qu’en est-il des effets protecteurs de l’alcool ?

Une étude réalisée en 2014 a suggéré que les femmes qui buvaient de deux à quatre bières par semaine présentaient un risque réduit de 31% de développer la polyarthrite rhumatoïde, comparativement aux femmes qui n’avaient jamais bu de bière.

Néanmoins, il n’existe pas encore suffisamment de preuves pour affirmer que la consommation d’alcool offre une protection contre la polyarthrite rhumatoïde.

Conseil

Consultez votre médecin avant de boire de l’alcool si vous avez la polyarthrite rhumatoïde. Certains médicaments contre la polyarthrite rhumatoïde peuvent présenter un risque lorsqu’ils sont mélangés à de l’alcool.

Note : Cet article n'est pas mis à jour régulièrement et peut contenir des informations obsolètes ainsi que des erreurs.

Catégories : Santé

Mathilde Loison

Mathilde Loison est une rédactrice indépendante spécialisée dans la rédaction d'article de santé et de nutrition.