Actiq est-il sans risque pendant la grossesse ?

Actiq est un médicament de marque, il s’agit d’une version du fentanyl. Le fentanyl est l’un des opioïdes les plus puissants disponibles sur ordonnance. On estime qu’il est 100 fois plus fort que la morphine.
Actiq se présente sous la forme d’une pastille dont l’administration se fait par voie trans muqueuse buccale, destinée à être prescrite en cas de douleur aiguë.

Ce médicament est un analgésique très puissant, et il est conçu uniquement pour les patients qui éprouvent une douleur intense et continue.

Actiq est en outre destiné uniquement aux personnes qui sont tolérantes aux autres opioïdes et qui reçoivent un traitement aux opioïdes régulier. De fait, il ne devrait pas être prescrit à des patients qui ne sont pas déjà tolérants aux opioïdes.

Les opioïdes comme Actiq soulagent la douleur intense, mais leur prise est très controversée. En effet, si l’on sait que l’épidémie d’opioïdes continue de se propager dans toute l’Amérique du nord et que des centaines de personnes en font une surdose et meurent chaque jour, la crainte d’une crise des opioïdes en France existe. 

Même avec des directives strictes de prescription, l’Actiq et d’autres médicaments comme celui-ci sont détournés de l’usage médical et vendus sur le marché noir. Il existe également des fabricants illicites qui créent des versions illégales de drogues comme le fentanyl pour les vendre aux personnes dépendantes des opioïdes. Le fentanyl peut notamment causer une dépression respiratoire même à petites doses et peut entraîner la mort.

Concernant la grossesse, Actiq n’est pas sans risque. Il n’est pas sécuritaire de prendre des opioïdes pendant la grossesse, mais arrêter brusquement le traitement peut aussi engendrer certains risques. En effet, si une femme est dépendante d’un opioïde comme le fentanyl et cesse soudainement de le prendre lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte, cela peut entraîner de graves complications.

Une des complications possible peut être le décollement du placenta, aussi appelé hématome rétro placentaire. Cela peut engendrer des saignements abondants et la mort de la mère, ainsi que celle du bébé.

Par conséquent, si une femme enceinte prend une version quelconque de fentanyl ou de tout autre opioïde, elle devrait consulter son médecin traitant afin de connaître les meilleures options disponibles, pour son bien ainsi que celle de son futur enfant.

La prise d’Actiq peut-elle être impliquée dans des malformations congénitales ?

La prise d’Actiq peut causer des malformations congénitales et des dommages sur le futur nouveau-né.
Premièrement, si une mère fait un mauvais usage d’Actiq ou d’autres opioïdes, elle peut être moins encline à se rendre aux visites prénatales et négliger le soin d’elle-même pendant sa grossesse. Cela peut signifier qu’elle ne reçoit pas une alimentation adéquate, par exemple.

Une mère qui prend Actiq en dehors des directives de prescription pourrait également souffrir d’hémorragie ou d’insuffisance respiratoire. Les femmes qui abusent des opioïdes pendant leur grossesse sont plus susceptibles de développer une pré-éclampsie, qui est une hypertension artérielle gravidique, en lien avec la grossesse. La prise d’opioïdes pendant la grossesse augmente en ce sens considérablement le risque de complications prénatales.

Actiq peut en outre causer des problèmes pour le fœtus, y compris un risque accru de naissance prématurée.
La naissance prématurée est un terme qui décrit les bébés nés avant la 37e semaine de grossesse. L’insuffisance pondérale à la naissance peut favoriser chez l’enfant le développement de maladies chroniques et peut augmenter le risque de mourir au cours de sa vie néonatale.

Des problèmes avec le placenta peuvent survenir, ce qui peut priver le fœtus d’oxygène et de nutriments essentiels durant son développement. Les malformations congénitales sont plus fréquentes chez les bébés nés de mères qui font un mauvais usage du fentanyl et d’autres opiacés.

Bébés nés dépendants d’Actiq

Si un bébé est exposé à l’Actiq (fentanyl) ou à tout autre opioïde pendant la grossesse, il est possible qu’il naisse dépendant de cette substance. Lorsque cela se produit, le bébé subira un sevrage après la naissance. C’est ce qu’on appelle le syndrome de sevrage néonatal.

Les signes du syndrome de sevrage néonatal peuvent commencer à se manifester dans les trois jours suivant la naissance, voire immédiatement après la naissance pour certains cas.

Chez certains bébés, les symptômes peuvent ne pas apparaître avant quelques semaines. Ils peuvent comprendre des tremblements, des convulsions et des réflexes hyperactifs. La rigidité, les pleurs excessifs et une mauvaise alimentation sont aussi des symptômes. Sont également possibles les problèmes respiratoires, la fièvre, la transpiration, les troubles du sommeil, la diarrhée ou encore les vomissements.

Les complications peuvent comprendre la jaunisse, un faible poids à la naissance et peuvent nécessiter que le bébé reste dans l’unité de soins intensifs pour nouveau-nés. Différentes options de traitement peuvent être utilisées si un bébé est né avec une dépendance aux opioïdes. Parfois, des médicaments comme la méthadone peuvent être administrés, de même que divers médicaments pour traiter des symptômes spécifiques.

Solutions de rechange à la prise d’Actiq pendant la grossesse

Dans le cas d’une femme qui prend de l’Actiq ou des opioïdes et qui devient enceinte, les inquiétudes peuvent exister. Tout d’abord, la meilleure chose à faire est d’en discuter immédiatement avec votre médecin traitant. N’arrêtez jamais de prendre Actiq ou n’importe quel opioïde sans l’avis d’un professionnel de santé.

Il existe des options de traitement médicamenteux pour les femmes qui tombent enceintes pendant qu’elles prennent des opioïdes. Si un médicament est prescrit pour un problème de santé, il est important d’en parler à votre médecin ou un professionnel de santé.

Il est en effet possible d’apporter des changements qui peuvent constituer une solution de rechange plus sûre pour une mère et son bébé. Il est par ailleurs également possible, si la nécessité apparait, de participer à un programme de traitement de la toxicomanie pendant la grossesse.

Note : Cet article n'est pas mis à jour régulièrement et peut contenir des informations obsolètes ainsi que des erreurs.

Catégories : Grossesse

Mathilde Loison

Mathilde Loison est une rédactrice indépendante spécialisée dans la rédaction d'article de santé et de nutrition.