Pour chaque grossesse, le risque moyen de malformation congénitale est de 3 à 5%. Cet article explique si l’exposition à la venlafaxine (aussi connue sous le nom Effexor) peut augmenter le risque de malformations congénitales par rapport à ce risque moyen. Ces informations ne doivent pas remplacer les conseils de votre fournisseur de soins de santé.

Qu’est-ce que la venlafaxine ?

La venlafaxine est un médicament approuvé pour traiter la dépression, le trouble panique, la phobie sociale et l’anxiété. Il est également parfois utilisé pour le TDAH, l’hyperphagie boulimique, le trouble bipolaire, la neuropathie diabétique, le trouble obsessionnel-compulsif, le trouble de stress post-traumatique, le trouble dysphorique prémenstruel et les céphalées de type tension.

La venlafaxine appartient à un groupe d’antidépresseurs appelés inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.

Combien de temps la venlafaxine reste-t-elle dans le corps ?

Les individus décomposent les médicaments à des rythmes différents. En moyenne, il faut environ deux jours pour que la majeure partie de la venlafaxine soit éliminée du corps.

Vous devriez toujours parler à votre fournisseur de soins de santé avant d’envisager de prendre / arrêter un antidépresseur ou changer sa posologie, surtout si vous êtes enceinte. Les personnes qui arrêtent subitement de prendre leurs antidépresseurs risquent de ressentir des symptômes de sevrage.

Ces symptômes comprennent les vertiges, les maux d’estomac et la nervosité ou l’anxiété. Si une femme enceinte envisage d’arrêter de prendre de la venlafaxine, il est recommandé de le faire lentement, avec le temps et sous les conseils d’un médecin.

La prise de venlafaxine pendant la grossesse peut-elle augmenter le risque de fausse couche ?

Une étude a montré que les femmes prenant de la venlafaxine étaient plus susceptibles de faire une fausse couche, mais d’autres études n’ont pas montré que la venlafaxine augmentait les risques de fausse couche.

La dépression elle-même peut augmenter le risque de fausse couche, ce qui rend difficile de savoir si les médicaments utilisés pour traiter la dépression peuvent également causer une fausse couche.

La prise de venlafaxine pendant la grossesse peut-elle causer des maladies congénitales au bébé ?

Des études ont été faîtes sur près de 700 bébés nés de femmes ayant pris de la venlafaxine en début de grossesse ou tout au long du premier trimestre. Ces études suggèrent qu’il est peu probable que l’utilisation de venlafaxine pendant la grossesse augmente le risque de malformations congénitales au-dessus du risque moyen de base de 3 à 5%.

Prendre de la venlafaxine pendant la grossesse augmente-t-elle les risques de naissance prématurée ?

Une étude a révélé que les femmes prenant de la venlafaxine étaient plus susceptibles d’accoucher prématurément, mais d’autres études n’ont pas montré que la venlafaxine augmentait les risques de naissance prématurée.

La dépression elle-même peut augmenter les chances d’accouchement prématuré, ce qui rend difficile de savoir si les médicaments utilisés pour traiter la dépression peuvent également entraîner le risque de naissance prématuré.

La prise de venlafaxine durant toute la grossesse peut-elle provoquer des symptômes de sevrage chez le bébé ?

Peut-être. Si vous prenez de la venlafaxine au moment de l’accouchement, votre bébé peut ressentir de la nervosité, avoir des tremblements, des difficultés à manger et certains problèmes respiratoires.

Les symptômes commencent généralement au jour 4. Certains bébés peuvent devoir rester à l’hôpital pendant plusieurs jours. Cependant, la plupart du temps, ces effets sont légers et disparaissent d’eux-mêmes. Ils disparaissent généralement dans les 2 à 21 jours.

Un petit nombre de données de suivi n’ont pas révélé que les bébés présentant ces symptômes auraient des problèmes de santé à long terme. Tous les bébés exposés à la venlafaxine ne présentent pas forcément ces symptômes.

La prise de venlafaxine pendant la grossesse peut-t-elle avoir un effet à long terme sur le comportement et le développement du bébé ?

À l’heure actuelle, rien n’indique que la prise de venlafaxine pendant la grossesse entraîne des modifications du comportement ou du développement (physique comme intellectuel) du bébé.

Plusieurs études n’ont révélé aucune différence de QI entre les enfants dont les mères prenaient de la venlafaxine par rapport aux mères prenant d’autres antidépresseurs.

Aucune différence significative du QI des enfants n’a été observée chez les mères prenant de la venlafaxine par rapport aux mères ne prenant pas d’antidépresseurs. Néanmoins, des études à plus long terme sont nécessaires pour déterminer si la venlafaxine a des effets sur l’apprentissage ou le comportement d’un enfant.

Doit-on arrêter de prendre la venlafaxine pendant la grossesse ou avant le troisième trimestre ?

Il est important de parler des risques et des avantages de la prise de venlafaxine pendant la grossesse avec vos prestataires de soins de santé.

Des études ont montré que, lorsque la dépression n’est pas traitée pendant la grossesse, le risque de fausse couche, de prééclampsie, d’accouchement prématuré, de faible poids à la naissance, de troubles de l’humeur après l’accouchement et d’autres problèmes pouvait augmenter. Pour certaines femmes, les effets de l’arrêt de la venlafaxine peuvent être plus nocifs que les risques pour le bébé en continuant la prise de venlafaxine pendant la grossesse.

Si vous envisagez d’arrêter la venlafaxine avant ou pendant la grossesse, vous devez vous sevrer lentement au fil du temps avec l’aide de votre fournisseur de soins de santé.

Peut-on prendre de la venlafaxine pendant l’allaitement ?

La venlafaxine et ses produits de dégradation se retrouvent dans le lait maternel. La plupart des cas de prise de venlafaxine pendant l’allaitement n’ont pas révélé d’effets néfastes chez les nourrissons mais les études à long terme sur les enfants âgés de plus de deux ans n’ont pas été faites.

Étant donné que la quantité de médicament dans le lait maternel peut varier, les nourrissons peuvent être surveillés afin de détecter divers problèmes comme une somnolence inhabituelle ou une perte de poids. Assurez-vous de parler à votre fournisseur de soins de santé de toutes vos questions concernant l’allaitement.

Existe-il un risque si le père du bébé a déjà pris de la venlafaxine ?

Aucune étude n’a été réalisée sur les risques possibles d’une grossesse lorsque le père prend de la venlafaxine. En général, il est peu probable que les expositions des pères augmentent les risques de grossesse.

Note : Cet article n'est pas mis à jour régulièrement et peut contenir des informations obsolètes ainsi que des erreurs.

Catégories : Grossesse

Mathilde Loison

Mathilde Loison est une rédactrice indépendante spécialisée dans la rédaction d'article de santé et de nutrition.