Partout dans le monde, mais surtout dans les pays riches, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Pourquoi ? Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’inégalité d’accès aux services de santé est une raison majeure.
Selon ce rapport, les bébés garçons qui naissent aujourd’hui auront une espérance de vie moyenne de 69,8 ans, tandis que les filles auront une espérance de vie moyenne de 74,2 ans (à titre de comparaison en France l’espérance de vie pour une fille est actuellement de 85,4 ans, et pour un garçon 79,5 ans).
Le rapport indique que la différence entre l’espérance de vie des hommes et celle des femmes ne peut pas être attribuée à un seul ou même à un petit nombre de causes. Certains sont biologiques, d’autres sont environnementaux ou sociaux. La disponibilité et l’utilisation des services de santé jouent également un rôle important.
Au niveau mondial, en 2016, les décès dus aux accidents de la route étaient deux fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes à partir de 15 ans, et les taux de décès par suicide étaient également 75% plus élevés chez les hommes.
Les taux de mortalité par homicide sont également quatre fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes, mais 20 % de ces homicides sont commis par un partenaire intime ou un membre de la famille, la plupart du temps contre des femmes.
L’attitude des hommes à l’égard des soins de santé fait aussi une différence importante dans leur espérance de vie
Le rapport révèle que dans les cas où les hommes et les femmes sont confrontés à la même maladie, les hommes renoncent plus souvent que les femmes aux services de santé disponibles. Par exemple, dans les pays où le VIH est solidement implanté dans la population générale, les hommes sont moins susceptibles que les femmes d’avoir un test de dépistage du VIH.
Ils sont également plus susceptibles de mourir de maladies liées au sida. Les hommes atteints de tuberculose sont également moins susceptibles de demander des soins que les femmes.
En revanche, l’écart entre les hommes et les femmes se rétrécit dans les pays à faible revenu, où les femmes n’ont souvent pas accès aux services de santé. Selon le rapport, il y a moins de quatre infirmières et sages-femmes pour 1 000 habitants dans plus de 90 % des pays à faible revenu.
Il en résulte qu’une femme sur 41 meurt d’une cause maternelle dans ces pays, contre une femme sur 3 300 dans les pays à revenu élevé. La mortalité maternelle des femmes dans les communautés pauvres a également de graves répercussions sur la santé des membres de leur famille et de leur communauté et perpétue un cycle de la pauvreté.
Globalement, entre 2000 et 2016, l’espérance de vie à la naissance a augmenté de 5,5 ans pour les hommes et les femmes, mais pour les bébés nés dans les pays à faible revenu, leur espérance de vie (62,7 ans) est toujours inférieure de plus de 18 ans à celle des enfants nés dans les pays à revenu élevé (80,8 ans).
Alors que la plupart des habitants des pays riches meurent dans la vieillesse, près d’un décès sur trois dans les pays pauvres concerne des enfants de moins de 5 ans.
Bien qu’il y ait eu des améliorations dans plus de la moitié des 43 indicateurs des objectifs de développement durable liés à la santé, le rapport note que les progrès mondiaux ont stagné ou même reculé pour cinq indicateurs : mortalité due au trafic routier, surpoids chez les enfants, incidence du paludisme, consommation d’alcool, aide publique au développement dans le secteur de l’eau et dépenses catastrophiques en santé (qui jouent tous un rôle important dans l’espérance de vie).
Afin d’accélérer les progrès, l’OMS affirme qu’il ne suffit pas de se concentrer sur les efforts relevant traditionnellement des ministères de la santé. Au lieu de cela, elle exige une approche multisectorielle qui s’attaque aux causes sous-jacentes des inégalités entre les sexes et des inégalités socioéconomiques.
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