Que se passerait-il si chaque personne sur Terre adoptait un régime végétalien sans lait, sans viande, sans miel et sans aucun autre aliment d’origine animale ? C’est une question (très) hypothétique, mais pourtant, beaucoup de gens qui réfléchissent sur la question affirment qu’elle est plus pertinente que jamais.

L’idée que tout le monde adopte un régime végétalien peut sembler extrême, mais au cours de la dernière décennie, le nombre de personnes suivant un régime à base de végétaux en France a augmenté de plus de 250%. Il y a maintenant plus de 2,5% de français qui suivent un régime végétarien ou végétalien.

Vous pouvez voir cet intérêt croissant pour le véganisme tout autour de nous. De l’explosion des substituts de lait sans produits laitiers dans les rayons des supermarchés, au nombre croissant de célébrités qui se mettent à opter pour une alimentation végan, ce qui était autrefois considéré comme un choix de vie radical change peu à peu pour devenir plus courant et acceptable.

Pour les scientifiques, les politiques et les économistes, l’idée d’un avenir végétalien est particulièrement intéressante : l’une des principales raisons étant l’environnement.

Passer au vert ?

Votre réfrigérateur peut sembler un cadre improbable pour la lutte contre le réchauffement climatique, mais saviez-vous que les aliments sont responsables de plus du quart des émissions de gaz à effet de serre ? De plus, la viande et les produits laitiers constituent la grande majorité de cette empreinte carbone.

L’ONU affirme que l’élevage bovin est responsable de 14,5% de toutes les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. A titre d’exemple, les vaches françaises émettent autant de gaz en un an que 15 millions de voiture.

Si nous devenions tous végétaliens, les émissions mondiales liées à l’alimentation chuteraient de 70% d’ici 30 ansselon un rapport sur l’alimentation et le climat publié dans le journal américain « Proceedings de la National Academy of Sciences ».

Les auteurs du rapport estiment la valeur économique de ces économies d’émission à environ 480 milliards d’euros.

Mode de vie sain

Être végétalien ne signifie pas nécessairement que vous mangez sainement. Vous pouvez manger de la malbouffe et manquer de nutriments essentiels que vous mangiez de la viande ou non.

Par exemple, les régimes végétaliens sont naturellement pauvres en calcium, en vitamine D, en fer, en vitamine B12, en zinc et en acides gras oméga-3.

Si vous suivez un régime végétalien, il est important d’inclure des protéines avec des aliments tels que les noix, les graines, les haricots et les légumineuses. Les lentilles, les pois chiches, le tofu et le lait de soja peuvent être particulièrement intéressants sur ce point.

Les autres bonnes sources comprennent les noix de cajou, les pistaches, les graines de lin, les graines de chia et de citrouille, le sarrasin et le quinoa.

Nous savons que les régimes occidentaux sont liés à de nombreux problèmes de santé, notamment les maladies cardiaques, le diabète et l’obésité. En 2015, l’Organisation mondiale de la santé a été jusqu’à qualifier de «cancérigène» la viande transformée, ainsi que l’amiante, l’alcool et l’arsenic.

Avec moins de cas de maladies coronariennes, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète de type 2 et de certains cancers, des chercheurs rapportent que si tout le monde optait pour un régime végétalien il y aurait une réduction de 8,1 millions de décès par an dans le monde. Cela équivaudrait à des économies de 630 à 900 milliards d’euros par an en soins de santé et jours de travail perdus.

Éliminer la faim dans le monde ?

Si tout le monde devenait végétalien, la faim dans le monde disparaîtrait-elle ?

Selon une étude, le régime alimentaire d’un mangeur de viande nécessite 17 fois plus de terre, 14 fois plus d’eau et 10 fois plus d’énergie qu’un végétarien.

Ceci est principalement dû au fait que nous utilisons une grande partie des terres du monde afin de faire pousser des cultures pour nourrir le bétail plutôt que les humains (sur environ cinq milliards d’hectares de terres agricoles dans le monde, 68% sont utilisés pour l’élevage).

Cette compression des ressources ne fera que s’intensifier. Selon les prévisions de l’ONU, dans 50 ans, la planète comptera 30% d’habitants en plus par rapport à aujourd’hui. Pour que nous puissions tous nous nourrir, nous aurons besoin de produire des aliments de manière plus durable.

Selon certains chercheurs, nous pourrions éliminer les pires cas de faim dans le monde aujourd’hui avec environ 40 millions de tonnes de nourriture. Pourtant, 760 millions de tonnes sont destinées aux animaux des fermes chaque année.

Choc des cultures

Il convient également de rappeler que nous élevons et mangeons du bétail depuis environ 10 000 ans. Notre régime alimentaire ne se limite pas à la nourriture dans notre assiette : notre régime alimentaire influence tout, de nos emplois et de notre économie à nos identités religieuses et culturelles.

Aujourd’hui, les industries mondiales de la viande et des produits laitiers fournissent du travail à des millions de personnes dans des communautés souvent très pauvres du monde entier.

Où iraient tous les animaux ?

Si nous n’avions plus d’animaux de ferme, que se passerait-il ? Seraient-ils exterminés ? Envahiraient-ils la planète?

Si nous options tous pour un régime végétalien, des milliards d’animaux de ferme ne seraient plus destinés à nos assiettes et si nous ne pouvions pas les remettre dans la nature, certaines personnes pensent que ces animaux finiraient par être abattus, voire exterminés. Néanmoins, de manière plus réaliste, les agriculteurs pourraient ralentir la reproduction au fur et à mesure que la demande de viande diminuerait.

Envahiraient-ils la planète ? En réalité, les animaux de la ferme sont élevés beaucoup plus intensément qu’ils ne se reproduisent à l’état sauvage, il est donc peu probable que ces animaux puissent envahir la planète. Comme avec toute la faune, le nombre de ces animaux fluctuerait et atteindrait un équilibre, en fonction des prédateurs et des ressources disponibles dans la nature.

Il convient de noter que tous les animaux ne peuvent pas simplement retourner à leur état sauvage. Certaines races d’animaux de fermes, telles que les poulets de chair, sont maintenant si éloignées de leurs ancêtres qu’elles ne pourraient pas survivre à l’état sauvage.

D’autres, comme les porcs et les moutons, pourraient éventuellement retourner dans les forêts et les pâturages et retrouver une vie sauvage.

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Note : Cet article n'est pas mis à jour régulièrement et peut contenir des informations obsolètes ainsi que des erreurs.


Mathilde Loison

Mathilde Loison est une rédactrice indépendante spécialisée dans la rédaction d'article de santé et de nutrition.